Le syndrome de la tête plate, aussi appelé plagiocéphalie, touche près d’un bébé sur deux. Cette déformation est assez fréquente chez les nourrissons qui ont un crâne encore malléable. Mais, soyez rassuré, il existe des astuces pour l’éviter. Que vous soyez professionnel(le)s de la petite enfance ou parents, découvrez, dans cet article, les bonnes pratiques à adopter. 

  • Qu’est-ce que le syndrome de la tête plate
  • Les causes de la plagiocéphalie
  • Les conséquences de la plagiocéphalie
  • Les bons réflexes pour prévenir la plagiocéphalie
  • Les professionnels pour vous aider

Qu’est-ce que le syndrome de la tête plate ?

Les déformations du crâne touchent un bébé sur trois, notamment depuis la recommandation de la Haute autorité de santé (Has) de placer les bébés sur le dos durant le sommeil. Ceci afin d’éviter la mort subite du nourrisson. La plagiocéphalie ou plus communément appelée syndrome de la tête plate est l’un des trois principaux types de déformation crânienne chez bébé avec la brachycéphalie (tête large et peu profonde) et la dolichocéphalie (fermeture précoce de sutures du crâne). La plagiocéphalie est la plus fréquente déformation crânienne chez l’enfant avec 85% des cas chez les bébés atteints de déformation crânienne.

Les causes de la plagiocéphalie ?

Chez bébé, les os du crâne sont encore souples jusqu’à l’âge de 12 mois et ne sont pas encore définitivement formés. Ils sont séparés par des sutures et des fontanelles (zone de membrane). La plagiocéphalie apparaît à mesure qu’une pression continue et répétée est exercée sur le crâne de l’enfant, dès les premières semaines de vie du bébé ou même dès sa naissance. Le plus souvent, une position allongée sur le dos et prolongée est l’une des principales causes de cette déformation. Un torticolis congénital peut aussi être à l’origine de la plagiocéphalie. Ce type de torticolis est dû à un rétrécissement des muscles du cou. La tête de bébé ne tourne alors que d’un seul côté, entraînant ainsi une pression sur son crâne. Le torticolis peut être, à la fois, une cause et une conséquence de la plagiocéphalie. D’autres facteurs entrent également en compte dans le développement d’une plagiocéphalie. On la remarque plus souvent chez les premiers nés d’une fratrie, les garçons, les bébés prématurés, les enfants biberonnés ou les grossesses multiples.

Les conséquences de la plagiocéphalie

La plagiocéphalie n’a aucune conséquence sur le développement du cerveau de l’enfant. Cependant, la plagiocéphalie peut avoir des conséquences chez l’enfant telles que : 

  • un risque d’asymétrie définitive du visage si la plagiocéphalie n’est pas prise en charge chez l’enfant
  • un risque d’altération de la perception sonore par le cerveau
  • un risque de troubles du langage nécessitant de l’orthophonie
  • une déformation de la mâchoire
  • une tendance à négliger un côté plutôt que l’autre et ainsi développer plus d’aptitudes sur le côté qu’il privilégie

Les bons réflexes pour prévenir la plagiocéphalie

Plusieurs recommandations, à différents moments de la journée, sont mises en place pour la prévention de la plagiocéphalie et autres déformations crâniennes. Pendant le sommeil, la Haute autorité de santé (Has) recommande aux parents de privilégier la position allongée sur le dos pour éviter la mort subite du nourrisson sur un matelas dur et dans une turbulette. Durant la journée, il est recommandé de varier les positions de bébé. Favorisez la position à plat ventre lors des activités d’éveil du nourrisson durant des périodes d’une dizaine de minutes. Cette pratique, également appelée tummy time, permet de renforcer ses muscles du cou et d’éviter que sa tête ne prenne à nouveau appui au même endroit que pendant son sommeil. Cette période de jeux sur le ventre doit toujours être surveillée. Changez régulièrement les jouets de place pour inciter bébé à bouger sa tête de droite à gauche. Lors du change du bébé, habituez le à se mettre sur le ventre. Bébé se musclera naturellement le cou et le dos.

Au moment du repas, pensez à varier les positions d’allaitement ou pour donner le biberon. Si bébé s’endort dans son transat ou dans son siège bébé, ayez également le réflexe de tourner délicatement sa tête. Enfin, vous pouvez changer régulièrement de position le lit dans la chambre de bébé pour l’inciter naturellement à tourner sa tête dans un sens différent, selon l’emplacement de la porte ou d’une source lumineuse. Gardez bien en tête que les coussins et les cale-bébés sont à éviter selon la Haute autorité de santé (Has) pour permettre à bébé d’être pleinement mobile pendant son sommeil. 

Si la prévention n’a pas suffi et que l’enfant est touché par la plagiocéphalie, la Haute autorité de santé (Has), recommande  aux parents « d’éviter l’appui de la partie aplatie de la tête et de favoriser des moments pendant lesquels le nourrisson va pouvoir bouger ». Le traitement de la plagiocéphalie doit être mis en place le plus tôt possible dès qu’elle est décelée chez l’enfant. Ce traitement peut d’abord être fait soi-même avant d’amener l’enfant chez un professionnel. Évitez ainsi l’appui de la partie aplatie de la tête tout en favorisant la mobilité du nourrisson. Lors de son éveil, privilégiez de parler à bébé et jouer avec lui du côté opposé à l’aplatissement. Face au syndrome de la tête plate, l’une des meilleures solutions reste de vous faire accompagner par un professionnel pour le traitement de la plagiocéphalie. En voici quelques-un qui peuvent aider bébé : 

  • Le/la Kinésithérapeute, qui peut généralement proposer des exercices pour aider l’enfant à se positionner du bon côté. Plus le traitement par kinésithérapie est prescrit tôt, plus les possibilités de retour à la normale sont élevées. 
  • L’ostéopathe, qui intervient à l’aide de manipulations précises et douces pour restaurer la forme du crâne de bébé. 
  • Les Chiropracteurs, qui peuvent évaluer le degré de sévérité de la déformation et proposer des mobilisations douces pour soulager les tensions. 
  • Les Pédiatres, qui interviennent en cas de déformations plus importantes et peuvent prescrire le port d’une orthèse crânienne (casque) pour modeler le crâne du nourrisson. Cette prescription doit être faite par des professionnels à même d’évaluer la balance bénéfice-risque pour bébé.
  • Les Professionnels de la Petite Enfance, qui sont formés aux bonnes postures à adopter avec les tout-petits.

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