Nintendo est souvent vu comme l’ancêtre de la plupart des entreprises du jeu vidéo. Sans elle, le loisir vidéoludique tel qu’on le connait aujourd’hui pourrait bien ne pas avoir vu le jour.
Nintendo est probablement une des entreprises les plus ancienne et importante de l’histoire du jeu vidéo. Née dès 1889, ce petit conglomérat commença son activité en créant des cartes faites main de Hanafuda, un jeu traditionnel japonais. Après s’être énormément diversifié au cours de tout un siècle, l’arrivée des toutes premières technologies vidéoludiques intéressa énormément la firme, qui effectua une transition complète vers le jeu vidéo en 1970. Portée par trois importants créateurs et game designers de légende, Gunpei Yokoi, Satoru Iwata et Shigeru Miyamoto, Nintendo a apporté énormément d’innovations marquant l’histoire du jeu vidéo et des consoles.La firme japonaise fit partie des premières entreprises à produire différents types de consoles et la première à créer le principe de console portable avec la Game&Watch puis la Gameboy. C’est aussi elle qui implémenté pour la première fois (avec succès) les débuts élémentaires du « motion gaming ». Ses jeux aussi influencèrent directement l’ensemble du jeu vidéo grâce à ses licences fortes, telles que Mario, The Legend of Zelda, Metroid ou Pokémon. Tous continuent encore d’ailleurs leur saga aujourd’hui, sans signe de recul. Bien que Nintendo ait perdu sa situation de monopole depuis plusieurs dizaines d’année maintenant, sa position économique est restée remarquablement stable tandis que son influence culturelle n’a cessé de croître au fil des ans.
Nintendo est séparé en trois grandes branches réparties dans trois continents : a Kyoto au Japon, à Redmond aux Etats-Unis et à Frankfort en Allemagne. Si Nintendo joue techniquement un rôle d’éditeur, il ne fait presque jamais appel à des studios tiers pour réaliser ses jeux. La quasi-totalité des jeux créés par la firme sont soit produits directement en interne, soit par des équipes affiliées et intégrées très étroitement à la firme. On les appelle plus précisément des divisions. On y retrouve par exemple :
Nintendo possède de très haut standards en ce qui concerne les jeux qu’il produit. Il se concentre principalement sur des licences très fortes mais travaille de temps en temps sur des projets expérimentaux et prometteurs. Son catalogue est relativement limité à cause de ce facteur. Nintendo ne fait appel qu’à des studios très spécifiques, souvent internes, et préfère reporter, remanier ou complètement annuler un jeu plutôt que d’en sortir une version médiocre. Shigeru Miyamoto est connu pour son dicton « Un jeu reporté finira par être bon mais un jeu bâclé sera mauvais pour toujours ». Cette stratégie semble toutefois payer : extrêmement rares sont les jeux produits directement par la firme qui reçoivent une mauvaise réception critique. Depuis ses commencements, un jeu développé par Nintendo est souvent vu comme un gage de qualité par les différents joueurs et l’entreprise compte bien garder cette image de marque.
Mario est probablement le personnage le plus iconique du jeu vidéo. Ce héro moustachu a su évoluer avec les âges, imposant de nombreux codes dans les différents genres qu’il a visité lors de ses brefs écarts en dehors du platforming. Les jeux Mario sont conçus comme des cas d’écoles du platformer, leur courbe de difficulté et la diversité de leurs niveaux en faisant des jeux simples à prendre en main, charmants et pourtant capables de sérieusement mettre le joueur à l’épreuve.
Similairement à Mario, les nombreuses incarnations de Link ont toutes progressivement marqué l’histoire du jeu Action Adventure. La saga des Zelda cherche toujours un fin équilibre entre sa position de classique, utilisant de nombreuses formules testées et raffinées par 34 ans d’expérience, et l’ajout de nouveautés : monde ouvert, voyage dans le temps, mer à naviguer…
Pokémon fut conçu non pas comme un jeu mais comme un phénomène culturel. La sortie de ce RPG s’accompagna par une des plus grandes campagnes marketing de l’histoire qui ancra profondément la saga Pokémon dans l’inconscient collectif de toute une génération. Cette tradition se perpétue encore aujourd’hui, avec la continuation de son anime, l’apparition de films comme Détective Pikachu, et bien entendu de nouveaux jeux qui arrivent systématiquement dans les tops des jeux le plus vendus l’année de leur sortie.
Nintendo est une entreprise très centralisée. Si vous souhaitez rejoindre les rangs de cet éditeur en tant que créateur de jeu vidéo, vous devrez entrer directement en contact avec elle. Il vous faudra soit vous faire engager directement par l’éditeur, dans un de ces QG, soit rejoindre ses quelques équipes satellites réparties dans le monde. Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, il est impossible de travailler chez Nintendo depuis le territoire français. Les seules personnes que Nintendo emploie en France sont des équipes de traduction, localisation et community management. Votre alternative la plus proche reste sans doute Frankfort, mais le gros des activités de l’entreprise se déroule bel et bien au Japon. Parler ou avoir des bases en Japonais peut être un plus colossal pour rejoindre ces studios.
Nintendo mise énormément sur la qualité de ses jeux, ce qui implique d’avoir de bons employés dans chaque poste. Nintendo est également une entreprise qui s’étend particulièrement lentement, privilégiant de solides acquis aux prises de risque. Cela se traduit par un processus de recrutement particulièrement rude, qui visera à tester l’employé sur plusieurs fronts. On estime que seule une personne sur huit est retenue En conséquence, vous devrez savoir faire vos preuves pour pouvoir être engagé en tant que Game Designer ou Game Artist par l’entreprise. Nintendo privilégie généralement les développeurs plus expérimentés, ce pourquoi il ne faut pas désespérer au rejet de votre première candidature. Réessayez après avoir acquis plus d’expérience.
Pour une entreprise lancée dans un secteur aussi dynamique que le jeu vidéo, Nintendo est étonnamment traditionnel. Il semble parfois que la firme évolue en dehors de son temps et des tendances, ignorant les influences externes et imposant son propre tempo. Alors que le jeu vidéo dans son ensemble à viré sur le jeu en ligne, de nouveaux genres comme le FPS ou l’arrivée de DLC et microtransactions au début des années 2010, Nintendo n’a adopté ces pratiques que très récemment, les transformant à sa manière. Nintendo aime ses rituels, et ses jeux suivent très souvent des formules prouvées et testées, reprenant la majorité des mécaniques de gameplay de ceux le précédant. Les nouvelles idées ne sont pas toujours refusées, mais soigneusement et longuement abordées avant d’être véritablement adoptées.
Si les critères de recrutement sont difficiles, Nintendo semble choyer ses développeurs. La moyenne d’âge des salariés qui s’y trouve est de 38,6 ans. Un chiffre élevé qui s’explique par l’expérience de ces développeurs, et par le fait qu’un de ces salariés reste en moyenne 13,5 ans dans l’entreprise. Il s’agit d’une durée particulièrement élevée pour une entreprise High-Tech. Le salaire moyen est de 6000 par mois avec deux bonus en Juin et en Décembre. Nintendo s’est également souvent dressé contre la culture du « crunch », une pratique qui force les développeurs à travailler de longues heures juste avant la sortie d’un jeu. La firme japonaise a déjà reporté des jeux spécifiquement pour éviter d’avoir a utiliser ce genre de procédé, comme dans le cas du très récent Animal Crossing : New Horizon. Une action encore très rare dans l’industrie.