Les grands genres du jeu vidéo : les jeux de sport et de course

Les jeux de sports et de course forment la catégorie la plus ancienne et populaire du jeu vidéo, leurs règles intuitives les rendant très accessibles. Toutefois, ce grand genre du jeu vidéo présente certains challenges pour se transposer sous forme numérique.

 

  • Qu’est-ce qu’un jeu de sport ou de course ?
  • Deux types de jeux
  • Origines et histoire
  • Les points à prendre en compte pour créer un jeu de sport
  • Des jeux de sports et de course à étudier

 

Le sport est une activité ancestrale avec laquelle tout le monde est familier. Il s’agit de l’occasion de bouger, se dépenser ou parfois même de se sociabiliser autour d’un exercice physique intense. Mais avant toute chose, le sport est généralement un jeu, avec des règles, des choix, et une manière bien spécifique de jouer qui implique souvent même plusieurs joueurs.

C’est donc sans surprise que le jeu vidéo a rapidement cherché à reproduire ces différents paramètres afin de créer des versions électroniques du sport.

Le jeu de sport

Comme leur nom l’indique assez clairement, les jeux de sport se concentrent sur la recréation plus ou moins fidèle d’un sport, très souvent le football, le basketball ou le football américain. Bien évidemment, la composante physique disparaît complètement de l’équation, mais ils présentent toutefois leurs propres spécificités.

Le jeu vidéo n’a pas besoin de se conformer aux règles de la réalité. Il est donc très facile d’enchaîner les sessions intensives, accomplir des prouesses réservées aux athlètes de haut niveau ou pratiquer des activités peu communes voire dangereuses (escalade, kayak dans des rapides, boxe…).

Cela permet également de jouer non pas un joueur mais une équipe complète, ce qui demande des compétences très différentes, plus proches de la stratégie.

Toutefois, il est convenu que les jeux de sports mettent le joueur bel et bien dans le rôle d’un sportif. Un jeu comme Football Manager, dans lequel il aurait plutôt le rôle d’un coach, ne rentrerait donc pas réellement dans cette catégorie, se rapprochant plus du jeu de gestion.

Les jeux de sports et de course restent toutefois extrêmement restreints, seulement concentrés autour des mécaniques de jeu spécifiques au sport qu’ils reproduisent.

Le jeu de course

Les jeux de course sont une catégorie à part entière mais souvent regroupée avec les jeux de sport, malgré leur gameplay très différent. Le principe de tout jeu de course est simple : atteindre la ligne d’arrivée avant tous ses concurrents, ou à défaut battre le chronomètre. La quasi-totalité d’entre eux se concentrent sur la voiture.

Ces courses présentent de nombreux avantages sous la forme d’un jeu vidéo. Ils rendent cette pratique accessible à tous alors qu’elle est d’ordinaire réservée à une élite. Le danger est totalement éliminé et le joueur est libre de prendre des risques, risquant juste au pire de perdre sa partie. Les pistes peuvent également être facilement conçues, customisées et adaptées pour de nombreuses possibilités, plus ou moins réalistes.

Deux types de jeux

Le gameplay de chaque jeu de sport dépend fondamentalement du sport qu’il cherche à imiter. Toutefois certains ne suivent pas fidèlement les règles de base, ou même, ils en inventent de nouvelles. On peut séparer ces jeux en deux grands sous-genres.

Les jeux qui se veulent réalistes (simulations)

C’est ici qu’on va retrouver la plupart des jeux de sport. L’objectif de ces derniers est simple : essayer de reproduire un maximum des éléments présent dans le sport qu’ils imitent. Ils partagent les mêmes règles que leur réel équivalent, à la fois celles du jeu mais aussi celles de la réalité. Ils se doivent par exemple de reproduire aussi fidèlement que possible la vitesse des joueurs, des animations réalistes, la gestion des collisions et de la gravité…

Quelques écarts sont toutefois permis. Certains sacrifices peuvent être faits pour favoriser l’expérience de jeu sur le réalisme. Le sport sous forme vidéoludique se veut avant tout comme un spectacle.

Exemples : Pro Evolution Soccer, FIFA, Tony Hawk’s, NBA 2K

Les jeux qui prennent des libertés (arcade)

Certains jeux ne font toutefois que reprendre l’idée générale derrière un sport avant d’y apporter de nombreuses modifications. La plupart du temps on y retrouve la base du sport, dont les règles ont été plus ou moins simplifiées, à laquelle on incorpore de nombreux éléments typiquement vidéoludiques.

Cela peut par exemple inclure l’utilisation de super-attaques, d’objets à lancer contre les autres pilotes pour les ralentir, des courses à plusieurs milliers de kilomètre-heure sur des rails antigravité, ou l’apparition de nouveaux sports fictifs à part entière.

Exemples : Mario Kart, Blood Bowl, F-Zero, Mario Strikers, Pyre

Un genre apparu dès la naissance du jeu vidéo

Les jeux de sport et de course font partie des plus vieux jeux vidéo jamais créés. Pong, le tout premier jeu à s’être invité dans les foyers et les bornes d’arcade en 1972, n’était ni plus ni moins qu’une version simplifiée du tennis (ou du ping pong).

Cela a du sens : les sports sont eux-mêmes des jeux, dont les règles sont souvent relativement simples. Il s’agissait alors d’une excellente base pour pouvoir commencer à concevoir ces premiers jeux, car tout le monde connaissait leur équivalent réel et avait intuitivement une idée de quoi y faire.

Les jeux de sports ont brillé par leur stabilité durant toute l’histoire du jeu vidéo. Ces derniers ont évolué en parallèle aux consoles et au reste du loisir vidéoludique, tentant de s’étoffer en s’adaptant aux performances de chaque console.

Les graphismes ont évolué de bouillie de pixels à des rendus photoréalistes, reproduisant souvent le visage des grands sportifs ou voitures du genre. Les règles et mécaniques se sont quant à elles complexifiées au fur et à mesure que la mémoire disponible sur les consoles et PC a augmenté.

On assiste toutefois en parallèle à de timides percées de certains éditeurs, notamment Nintendo, qui a cherché à décliner sa licence Mario en bon nombre de sports : Football, golf, dance, basketball… Le pari fut parfois réussi : Mario Kart est par exemple aujourd’hui la saga de jeu de course la plus populaire au monde.

Aujourd’hui, les grosses licences de jeu de sport et de course ont acquis un caractère extrêmement stable. Presque tous les grands éditeurs suivent un rythme de sortie annuel. Chaque nouvelle édition comporte la majorité des mécaniques de son prédécesseur et actualise ses sportifs stars en fonction des joueurs actuels, notamment dans les sports d’équipe.

Les jeux de courses suivent quant à eux un rythme de parution plus lent, préférant jouer sur leur côté photoréaliste.

Cela semble réussir à l’industrie toutefois, car ces jeux, malgré leurs similarités, connaissent souvent des ventes record. Les différentes incarnations de FIFA ont remporté le titre de « jeu le plus vendu de l’année en France » sans discontinuité depuis 2014.

Déterminez le degré de réalisme

Une des plus grosse décision qu’un studio va prendre lors de la conceptualisation d’un jeu de sport ou de course sera de déterminer dans quelle catégorie rentrer : le réalisme ou l’arcade. S’il est possible de produire d’excellents jeux dans ces deux catégories, il est étrangement plus difficile de réaliser des jeux réalistes. Du moins, la compétition y est rude.

Certains jeux comme Gran Turismo ou FIFA ont atteint un niveau de précision et de photoréalisme encore rarement égalé dans le milieu vidéoludique. Cela demande des compétences en Game Art et en animation phénoménales, le résultat d’équipes entières travaillant sans relâche sur ces projets. En d’autres termes, à moins que vous n’ayez une équipe particulièrement grande et compétente à votre disposition, il sera difficile de rivaliser directement avec ces géants : le niveau technique attendu du public est extrêmement élevé.

Beaucoup de plus petits développeurs ou studios indépendants privilégient alors la seconde route, en faisant preuve d’originalité. Cela ne demande pas moins de travail, mais le caractère unique de ces jeux est bien plus facile à mettre en avant, leur permettant de mieux se démarquer.

Si vous êtes à la tête d’un petit studio, vous pouvez par exemple donner un thème particulier à votre jeu ou l’entremêler à d’autres genres de jeux.

Pyre est un bon exemple. On y trouve dans le titre de Supergiant Games un sport créé de toute pièce, s’approchant d’un mélange entre hockey et basketball. Le jeu y mêle cependant un mélange mysticisme, et de nombreux éléments scénaristiques qui font beaucoup s’approcher le jeu d’une sorte de RPG.

Un seul gameplay extrêmement travaillé

Il est inutile (et fortement déconseillé) de se disperser lors de la création d’un jeu de sport. La plupart du temps, le cadre de ces jeux est de toute manière suffisamment restreint pour ne permettre qu’une seule expérience de jeu.

Que vous partiez sur une simulation réaliste ou non, il est donc fortement conseillé de se concentrer presque exclusivement sur un seul et unique mode de jeu. Tous les éléments qui le composent doivent être soigneusement travaillés : animations, lisibilité, rythme du jeu, contrôles, mécaniques de jeu… Votre attention doit se concentrer avant tout sur l’expérience du joueur et une jouabilité agréable

La création de terrains, pistes de courses, scénario ou autres éléments surviendra après, et devra s’adapter aux possibilités laissées au joueur. Un jeu de course, nécessitera formes de circuits bien différentes s’il prend place à 50, 100 ou 1000 kilomètres/heures

Des intelligences artificielles compétentes

La plupart des jeux de sports les plus populaires impliquent un affrontement entre deux équipes. Rares sont les cas où chaque joueur sera assuré par un individu : il faut donc s’attendre à ce que le joueur moyen joue avec et contre de nombreux pions contrôlés par l’ordinateur. Il peut s’agit de différents joueurs de foot ou d’autres pilotes sur une course de kart effrénée.

Il s’agit sans doute d’un des aspects les plus difficiles à mettre en place pour certains jeux. Dans les cas où les joueurs doivent compter sur une équipe, comme dans un jeu de foot, il faut que l’ordinateur soit capable d’anticiper ce qu’il essaye de faire et positionner les joueurs en conséquence.

A défaut, un certain contrôle peut être laissé sur le joueur, soit dans une phase de stratégie, soit en utilisant d’autres mécaniques (stopper le temps pour donner des ordres)

Dans le cadre d’un jeu de course, l’ordinateur doit être capable de commettre des erreurs (pour ne pas faire un sans-faute à chaque fois) ou de corriger sa trajectoire en fonction de celle empruntée par le joueur.

Certains jeux, comme Mario Kart, utilisent une mécanique de rubberbanding pour rester un challenge contre les joueurs plus talentueux. Plus le joueur est loin par rapport au reste du peloton, plus les ordinateurs accélèrent jusqu’à toujours être au moins sur ses talons.

Privilégier un côté spectaculaire

Beaucoup s’éléments séparent Pong d’un jeu comme Mario Tennis Aces. Si ces deux titres permettent de faire une partie de tennis, l’un est bien plus frénétique, beau et populaire que l’autre. Le sport est un loisir souvent aussi agréable pour les joueur que pour des spectateurs externes.

Cette logique s’étend donc aussi au jeu vidéo. D’ailleurs on retrouve les souvent les plus populaire d’entre eux au cours de tournois sur la scène de l’Esport.

Il peut ainsi être important de jouer sur cette corde par le biais de nombreuses astuces. Les simulations pourront utiliser pour cela des commentateurs, des zooms dramatiques ou encore les animations des joueurs après une action.

Du côté de l’arcade en revanche, tous les coups sont permis. Les effets de particules, ballons en feu, armes explosives ou les sabotages sont parfaitement possibles en fonction des jeux, ce qui participe à une esthétique du spectacle en premier lieu.

FIFA

Avec 1,193 million de ventes, rien qu’en France pour son édition 2020, les français clament haut et fort leur amour du football. FIFA est depuis plus d’une décennie au moins dans le top 3 des jeux les plus vendus de l’année. Il s’agit de la simulation la plus classique et élaborée du football possible, effectuant chaque année de très nombreux partenariats afin d’acquérir les droits d’inclure les stars du foot directement dans leur jeu.

Ce rythme de parution annuel à également permis à Electronic Arts d’avoir ajouté au fil du temps de nombreuses additions pour atteindre un niveau de gameplay très riche. Il propose même aujourd’hui deux grands modes : l’un où le joueur contrôle l’ensemble d’une équipe et un autre où il se concentre sur un seul joueur.

Mario Kart

Il existe de nombreux jeux de course, mais au dessus d’eux, c’est bel et bien le plus loufoque qui règne. Le principe de Mario Kart est simple : des courses relativement lentes mais prenant place sur des circuits hauts en couleur et où tous les coups sont permis. Les pilotes peuvent récupérer des objets et armes sur la piste qui leur donneront des avantages dans cette course, en s’attaquant directement à leurs concurrents.

Mario Kart ne se prend pas au sérieux, et son gameplay frénétique, alternant entre course, sabotage et redémarrage après une explosion ou une chute en font un des party game les plus populaire au monde.

Punch-out !!

Punch Out est un bon exemple de jeu reprenant fidèlement son matériau d’origine tout en l’adaptant lourdement pour en faire un contenu purement vidéoludique.

Punch-Out est un des rares représentant du jeu de boxe. Son apparition son Wii quant à elle fut l’une des premières à avoir utilisé efficacement un motion control spécialement conçu pour ce sport.

Le jeu s’éloigne du caractère chaotique d’une mêlée pour un gameplay beaucoup plus méthodique. Le protagoniste, Little Mac est de loin le plus faible boxeur du tournoi et doit utiliser les indices laissés par ses adversaires très expressifs (et caricaturés) pour punir leurs erreurs.

Le jeu reprend les composantes fondamentales de la boxe et les place dans un univers cartoon, les rendant particulièrement iconiques.

Rocket league

Rocket League est un bon exemple d’un jeu de sport n’ayant aucun équivalent dans la réalité. Ce jeu provenant de la scène indépendante utilise pourtant un principe un principe relativement simple : faire du football avec une balle géante… aux commandes d’une voiture.

Rocket League est un jeu purement créé comme une expérience vidéoludique, proposant des parties très courtes et intenses via internet sur un sport pratiquement irréalisable dans la vraie vie. Cela lui permet de s’affranchir de bon nombre de règles et de privilégier son côté spectaculaire avant tout, multipliant les effets de particules, les explosions et les différents skins pour ses véhicules. Il a grâce à cela gagné l’attention de nombreux tournois qui lui sont entièrement dédiés.

 

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