Entre graphisme, musique et game design, le jeu vidéo regroupe les prouesses artistiques. En plus des compétences techniques, maîtriser celles artistiques fait partie des qualités nécessaires pour se lancer comme un développeur professionnel.
Pendant longtemps considéré comme un gadget ou un simple jouet pour enfants, le jeu vidéo est désormais reconnu comme un art à part entière. Il possède ses propres codes, canons, genres, méthodes et grands créateurs, au même titre que le théâtre ou le cinéma.
Le jeu vidéo est donc un art en lui-même, mais il agit réellement comme la jonction de nombreuses autres compétences artistiques bien spécifiques. Lorsqu’on parle de la « dimension artistique » d’un jeu, ou plus souvent, de « game art », on pense plus spécifiquement aux catégories suivantes. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’exceller dans tous ces domaines pour devenir Game Artist, mais d’être assez spécialisé dans son domaine pour faire la différence.
Le jeu vidéo reste avant tout un art particulièrement visuel, d’où son aspect « vidéo ». Bien que certains joueurs disent souvent le contraire, l’aspect graphique d’un jeu est extrêmement important. Un sondage de la Consumer Electronics Association a déterminé en 2014 que 75% des joueurs se basaient principalement sur les graphismes d’un titre lors leur décision d’achat.
Il n’est donc pas surprenant que la course aux graphismes anime la rivalité entre les différents créateurs de jeux vidéo. Heureusement, pour les studios plus modestes, il n’est souvent pas nécessaire de rivaliser avec les leaders du secteur.
Le gros du travail d’un Game Artist va être d’habiller les différents modèles d’un jeu, de donner une apparence visuelle aux éléments de gameplay purs et sans visage. Cela peut se faire en utilisant plusieurs méthodes, comme l’utilisation de shades, de textures ou de sprites.
Quoi qu’il en soit, les compétences requises seront les grossièrement les mêmes :
Enfin, beaucoup de jeux reposent sur des cinématiques afin de faire avancer leur histoire. Elles peuvent être réalisées de manière pré-rendue, à la manière d’un film, ou en utilisant le moteur du jeu. Dans tous les cas, le rôle des game artists est de concevoir les différentes séquences de ces cinématiques et d’animer ses modèles avec un grand niveau de finesse.
Les effets de styles et de prise de vue sont mis à l’honneur dans ce cas. Des expériences dans le cinéma ou l’animation 3D s’avèrent donc particulièrement prisées.
Le travail des artists n’est pas que technique, cela implique aussi un énorme travail de design et de conception afin de donner une identité propre à l’œuvre. La direction artistique désigne ce travail en amont qui consiste à visualiser plus généralement à quoi une œuvre devrait ressembler : ses personnages, ses environnements, se niveaux de détails, ses thèmes…
Un jeu comme Mario Galaxy est par exemple créé autour d’un design très cartoon, avec des environnement colorés et ronds et des éléments de platforming très marqué. Un autre jeu de plateforme, comme Mirror’s Edge, va quant à lui privilégier des designs plus réalistes, urbains et extrêmement épurés pour une lisibilité de gameplay, à base de blancs et de rouges.
De manière générale, on sépare les grands styles graphiques de jeux dans les catégories suivantes :
Tous les Game Artists n’ont pas la chance d’avoir leur mot dans le design des jeux, bien que leurs décisions sur le moment aient quand même une influence. Si dans les grands studios les directeurs artistiques sont séparés des opérateurs, la distinction devient très floue dans le cas d’équipe plus petites, et plus de libertés sont autorisées.
La plupart des Game Artists s’inspirent de références culturelles ou de grands genres : Fantaisie, Science-Fiction, horreur chtullienne, cyberpunk… ou réalisent un mix d’entre eux. Horizon Zero Dawn mélange par exemple des aspects typiquement tribaux et proche des hommes des cavernes avec des machines futuristes animales.
Il est généralement conseillé de se fier à un thème fort, généralement inspiré par le reste du contexte du jeu et de bâtir autour de cela.
Designer à haute échelle ne suffit pas : il est par la suite nécessaire de mettre en place vos idées dans un cadre concret. Cela signifie entre autres communiquer à votre équipe votre vision du projet afin d’établir une cohérence artistique. Cela passe par la réalisation de nombreux concept arts, qui seront ensuite raffinés pour obtenir leur forme finale plus tard dans le processus de développement.
Les game artists travaillent conjointement avec les level designers afin de concevoir très finement l’arrangement des niveaux traversés par le joueur. Ils ont comme rôle de les rendre spectaculaires, beaux et intéressant tout en s’adaptant aux besoins du gameplay. Les game artists doivent pouvoir identifier des idées qui rendraient une simple mécanique de gameplay intéressante, tout en la gardant intuitive pour le joueur.
Par exemple, dans Ori and the Blind Forest, symboliser une course poursuite par un torrent d’eau menaçant d’engloutir le héros rend la situation bien plus urgente qu’un simple chronomètre. Le jeu vidéo est l’occasion de mettre en scène l’extraordinaire ; le spectaculaire prévaudra donc souvent sur le banal
La question de savoir si le Game Design est un art ou non peut se poser. Certains argumenteront que le Game Design est justement l’art de créer un jeu, car cette pratique demande de nombreuses subtilités difficiles à réellement quantifier.
Le rôle d’un Game designer est de créer les paramètres autour d’un jeu afin de le rendre amusant, prenant et captivant. Cela va passer par la maitrise de plusieurs éléments :
Un jeu n’est réellement prenant que lorsqu’il n’est ni trop dur, ni trop facile. Il doit pouvoir stimuler le joueur et le forcer à se dépasser pour ne pas l’ennuyer, mais pas on plus apparaître comme un obstacle insurmontable non plus.
Entre ces deux extrêmes se trouve une zone qu’on appelle le flow, et le rôle des designers est de garder le joueur le plus possible dans cet équilibre. Cela n’est pas aisé, car le joueur va apprendre, s’améliorer, ce qui fait que la difficulté va devoir augmenter progressivement avec le jeu.
Le rôle du game designer ici est de savoir quand commencer simplement, comment complexifier les choses et quels éléments inclure pour intensifier progressivement cet exercice.
La boucle de gameplay représente l’ensemble des actions que le joueur va effectuer. Bien qu’elle introduise progressivement de nouveaux paramètres à chaque boucle, est naturellement vouée à se répéter. Il est donc essentiel de la rendre la plus prenante possible. En d’autres termes, il faut que l’action de jouer en lui-même soit amusante.
Il s’agit fondamentalement d’un fin travail d’équilibriste pour le designer. Le jeu vidéo est un subtil mélange entre défis lancés aux joueurs, une forme d’expression, une forme de compétition et une forme de création. Différents genres de jeux tirent sur différentes ficelles, et pour savoir quelles idées fonctionnent ou non, il faudra bien souvent passer par de nombreux prototypes avant de les affiner.
Enfin, une bonne maîtrise de la plume est importante pour la majorité des game designers, ces derniers étant ceux qui devront écrire la majorité des textes d’un jeu. Il ne s’agit pas que d’une question de style : il faudra savoir écrire différentes personnalités, comment rester clair et intelligible, écrire des énigmes ou simplement bâtir un monde intéressant à explorer.
Certains studios engagent directement des auteurs spécialisés pour les aider à créer ces univers. Tom Clancy et ses nombreuses collaborations avec Ubisoft en sont un bon exemple.
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