Avec des noms aussi influents que ceux de Nintendo, Electronic Arts ou Sony proposant chaque année de nombreuses franchises connues et reconnues dans le monde du gaming, on aurait tendance à oublier que la grande majorité de ces studios sont en réalité indépendants. L’indie game est à la mode, et pose sa marque sur l’entièreté du secteur vidéoludique.
Vous êtes un(e) passionné(e) des jeux vidéo et voulez en faire votre métier ou juste vous former ? Campus des Écoles vous propose ses formations en Game Art et Game Design. N’hésitez plus et devenez un professionnel du monde des jeux vidéo !
Créer un jeu vidéo n’est pas tâche aisée. Cela demande en effet d’importants financements, un matériel coûteux, un long temps de développement (la plupart des jeux prennent au moins deux ans à réaliser), et surtout, l’effort conjoint de nombreux talents : scénaristes, musiciens, graphistes, game designers…
C’est pourquoi, de manière similaire à ce qu’on pourrait trouver dans l’industrie du cinéma ou du livre, des éditeurs existent pour faciliter ce processus. Ces derniers se chargent également de l’aspect marketing et commercial du produit. Si pendant très longtemps ce rôle s’est avéré crucial voire nécessaire pour les studios de développement, dans une ère où les consoles dominaient, beaucoup sont ceux à tenter leur chance en dehors de ces sentiers battus. On appelle ces preneurs de risques des « indépendants ».
Un studio (et par extension, les jeux qu’il produit) indépendant signifie qu’il ne reçoit pas l’aide d’un éditeur. Il doit alors se débrouiller pour amener terme la réalisation de ses produits par ses propres moyens. Si ces derniers ont toujours existé, c’est vraiment vers la fin des années 2000 qu’on a pu voir arriver une nouvelle vague de jeux indépendants.
On retrouve parmi eux en porte-étendards des noms comme Edmund McMillen, auteur de Super Meat Boy, ou encore Notch, le père de Minecraft. Ce qui a permis ce soudain gain en popularité, c’est une combinaison de trois facteurs. D’un côté, la popularisation des ventes dématérialisées, de l’autre, l’arrivée de grandes plateformes de téléchargement comme Steam, facilitant leur accès, et enfin celle de nombreux outils bon marché et très utiles aux développeurs débutants.
On pourrait penser que ces indépendants se compliquent la vie inutilement, mais il faut bien se rendre compte qu’avoir un éditeur a un coût. Ce dernier étant bien souvent celui de la liberté du studio.
L’éditeur vidéoludique a en effet une certaine influence sur le développement : il impose certaines contraintes, des cadences parfois lourdes et des modifications qui peuvent affecter l’aspect gameplay ou artistique du jeu. Si des compromis sont généralement faits, il arrive qu’il s’agisse d’un environnement dans lequel certains développeurs ne souhaitent pas travailler. Dans certains cas, il arrive même que des conflits internes affectent drastiquement la qualité finale d’un jeu, comme ça a été le cas pour Metal Gear Solid V.
De plus, la grande majorité du temps, c’est l’éditeur qui détient les droits d’auteur sur la franchise dans son ensemble, et non pas le créateur du projet. George Fan, auteur de Plants VS Zombies a ainsi été renvoyé de son propre studio après un conflit avec Electronic Arts, ayant racheté les droits de son jeu après son succès sur mobile.
Enfin, lors d’une vente, c’est bel et bien l’éditeur qui reçoit la part du lion sur les profits. Un studio indépendant quand à lui récupère 100% des profits qu’il génère… Pour peu que l’on mette de côté les coûts de distribution des plateformes précédemment citées.
Se lancer en indépendant c’est donc d’affranchir de la plupart de ces contraintes, et ce qui permet aussi de se lancer dans des projets plus risqués qui ne parviendraient pas à trouver de soutien financiers dans le monde des studios AAA. Il est en effet peu probable que des jeux aussi étranges que The Stanley Parable ou aussi sinistres et morbides que The Binding of Isaac aient pu voir le jour sous leur forme actuelle avec l’influence d’un éditeur. Il aurait en effet probablement été soumis à des changements drastiques.
Le jeu vidéo indépendant est aujourd’hui largement reconnu, et il possède même ses classiques et ses grands influenceurs. Revenons ainsi sur quelque-unes de ces légendes vidéoludiques pour tenter de comprendre ce qui a fait leur succès.
Comment parler de jeu indépendant sans évoquer Minecraft ? Récemment officiellement devenu le jeu ayant vendu le plus d’exemplaire de tous les temps, ses débuts ont pourtant été plus qu’humbles. Au départ petit projet venant d’un seul créateur, nommé Notch, il ne devait s’agir à la base que d’un bas à sable créé pour amuser ses amis. Le jeu sans nom alors a néanmoins su engager suffisamment ses testeurs pour en faire un produit à part entière. Communiquant régulièrement avec ses fans au travers de streams et de réseaux sociaux, le créateur a rapidement proposé son jeu en accès anticipé, une pratique encore très rares à l’époque. Cette initiative, en parfaite superposition avec l’explosion du let’s play au même moment, a transformé Minecraft en véritable phénomène culturel, et le reste appartient désormais à l’histoire.
A l’origine un jeu aux petites ambitions proposé par Toby Fox sur un Kickstarter, Undertale a pris toute l’industrie du jeu vidéo par surprise. Son style unique, son histoire prenante et sa capacité à surprendre le joueur ont rapidement fédéré une fanbase très enthousiaste autour de lui. Bouleversant tous les codes du genre, il s’agit d’un RPG dans un monde peuplé de monstres… où vous avez l’option de ne tuer personne. Étonnant.
Undertale est un des meilleurs exemples montrant que le jeu vidéo indépendant n’a pas besoin de forcément impressionner par ses graphismes pour avoir du succès. La liberté de l’indépendance à également permis à Toby Fox de retracer d’anciens sentiers battus il y a longtemps par des influences comme le jeu japonais Mother. Undertale est d’ailleurs lui-même devenu une source d’inspiration pour de nombreux nouveaux artistes indépendants.
Bossrush réputé pour sa difficulté ardue et ses graphismes rappelant les cartoons Disney durant l’entre-deux-guerres, ce jeu était en réalisé à la base un simple hobby lancé par deux frères en parallèle à leur travail.
Après avoir travaillé plusieurs années dessus, ces derniers ont décidé de présenter une version d’essai à l’E3 2014 qui parvint immédiatement à attirer beaucoup de regards. Face à de très bons retours de la part des aficionados du jeu vidéo, les deux frères furent convaincus de sérieusement se pencher sur le projet. Trois ans plus tard, Cuphead rencontre un succès critique et commercial important, d’une ampleur rare pour un jeu indépendant.
Cuphead montre que le développement d’un jeu indé n’est pas une course, mais un marathon : les frères Moldenhauer ont en travaillé au total une dizaines d’année avant sa sortie définitive. Il vous est tout à fait possible de vous former et de développer en parallèle votre projet, vous permettant de le mener à maturité avant de véritablement s’engager dans un processus de production intensif.
Si créer un jeu vidéo est déjà difficile en soi, l’étape la plus cruciale pour un studio indépendant consiste néanmoins à trouver les fonds nécessaires pour lancer et continuer à financer le projet.
Heureusement, le 21ème siècle est bondé d’outils et d’aides pour permettre aux projets créatifs de démarrer. Étudions donc un peu vos options:
La création d’un jeu vidéo est aujourd’hui reconnu comme une entreprise sérieuse, et il est tout à fait possible d’obtenir un prêt en tant que « business plan ». N’oubliez pas cependant qu’il vous faudra le rembourser.
Il est possible de vous renseigner auprès de votre région ou de différents organismes afin de recevoir des subventions spéciales accordées aux différents studios indépendants, en France ou à l’international. Le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée) propose ainsi des Fonds d’Aide au Jeu Vidéo (FAJV) sous présentation d’un dossier sérieux. Cela représente un coup de pouce important pour financer une ou plusieurs partie de l’étape de création. En fonction de votre région, il vous est peut-être aussi possible de la contacter afin de demander une aide en tant que créatif.
Aussi appelé « financement participatif », le crowdfunding consiste à faire appel à un grand nombre de particuliers, apportant tous une petite somme afin de financer un projet coûteux. Depuis la fin des années 2000, de nombreuses plateformes, comme Kickstarter ou Indiegogo, permettent en effet à des développeurs de proposer un projet détaillé sur une page, qui se chargera ensuite de collecter les différents dons de personnes intéressées pour que ce dernier vienne au monde. Ainsi, pour peu qu’un projet soit populaire après d’un assez grand public, il est possible d’acquérir des fonds très importants. A vous de tenter de le rendre le plus intéressant possible en présentant un plan sérieux et des designs intéressants. De nombreux studios ont fait appel à cette technique, ayant permis de faire naître des jeux comme Pillars of Eternity, Yooka-Laylee ou Elite Dangerous.
Aussi appelé « accès anticipé », cette technique nécessite déjà un certain avancement dans le jeu. Elle consiste à vendre au public une version encore incomplète du jeu (souvent en phase beta ou alpha) afin de leur permettre de le tester et de suivre l’évolution de ce dernier. Le jeu a encore besoin de beaucoup grandir, et les acheteurs le savent, mais cela leur permet de profiter d’un produit innovant et en pleine amélioration en avance. De l’autre côté de la transaction, cet apport permet de gagner de l’argent même avant la sortie du jeu et de pallier aux frais de développement. Cette option permet également de suivre très facilement les retours directs des joueurs, et d’améliorer le jeu directement en fonction de leurs conseils et demandes. Un des titres qui a grandement popularisé cette pratique est sans doute Minecraft, qui est devenu l’un des jeux les plus populaires au monde bien avant sa sortie officielle.
Il est loin le temps où construire un jeu vidéo se faisait à partir de rien et où les développeurs devaient avant toute chose se ruiner en créant des moteurs maison. Développer un jeu vidéo est en effet plus facile que jamais, et vous trouverez beaucoup d’outils en ligne pour pouvoir vous lancer rapidement et à peu de frais.
Unreal engine est un moteur très polyvalent développé par Epic Games à l’occasion de la sortie du jeu culte « Unreal ». Loin de n’accueillir que des FPS, on retrouvera dans les jeux faits sur Unreal des titres très prestigieux et variés tels que Street Fighter V, Fortnite, Borderlands 3, ou prochainement, le remake de Final Fantasy 7.
Créé pour le C++, Unreal est une excellente alternative pour les débutants comme les confirmés, proposant de puissants outils accessibles même pour les personnes ne sachant pas coder. Le tout pour un prix très abordable, à savoir, gratuit. Il est en effet possible d’utiliser le Unreal Engine librement pour vous lancer, Epic Games demandera néanmoins 5% de royalties sur les ventes réalisées par votre jeu. Vous pourrez apprendre son utilisation en détail en suivant nos formations gaming.
Si vous désirez une alternative à Unreal tout en esquivant les royalties, Unity propose un service très similaire, particulièrement adapté à la VR et au jeu 2D. Il est possible d’essayer le logiciel gratuitement, et Unity propose de nombreuses fonctionnalités supplémentaires pour un abonnement premium. Ce dernier ne vous permettra pas d’échapper au coding, mais il est plus facile d’accès et demande moins de spécialisation que son concurrent, ce qui le rend plus accessible pour de petites équipes.
On retrouvera sur Unity des jeux comme Cuphead, Hearthstone ou Ori and the Blind Forest.
Créer un jeu vidéo n’est pas seulement une question de moteur graphique : si vous souhaitez devenir Game Artist, il vous faudra aussi de quoi créer et dessiner. Vous pourrez d’ailleurs vous former aux logiciels suivant en suivant notre formation.
Si vous êtes fan de la suite Adobe, vous devriez posséder tous les outils qu’il vous faut pour attaquer le côté graphique de votre jeu. Si ce n’est pas le cas, il existe de très bonnes alternatives dans le logiciel libre, et Inkscape, tout comme Illustrator, est un excellent logiciel de dessin vectoriel. Très utile pour la modélisation de modèles 2D comme 3D et les préparatifs nécessaire à la création de modèles dans un jeu, ou a la réalisation de cinématiques.
Un nouveau dans le domaine du graphisme, Krita se veut comme une alternative open source de Gimp ou de Photoshop, tout en étant surtout orienté pour le dessin bitmap. Plus qu’un simple outil de retouche, il a été prévu pour assister les artistes pour le dessin digital et permet même de faire un peu d’animation.
Financer un jeu vidéo est probablement l’étape la plus importante de sa création car elle retient tout le processus de production. Néanmoins, il est tout aussi crucial de faire en sorte que ce dernier ait des acheteurs au moins conscients de son existence. Cela dit, en dehors de quelques rares exceptions, il est peu probable qu’un studio indépendant se permette d’effectuer une campagne de communication traditionnelle, en diffusant de la publicité par exemple.
L’essentiel de la stratégie de communication d’un studio indépendant va donc devoir se faire en hors-média, c’est-à-dire, via bouche à oreille. Si cela peut sembler fragile, il se trouve que ce dernier a beaucoup gagné en puissance avec l’arrivée de l’internet. Voici quelques astuces pour vous aider :
Plus que pour tout autre grand studio, un jeu indépendant a BESOIN d’être proche des communautés qui le soutiennent. Le community management devient crucial, et il est important de poster et d’interagir régulièrement sur les réseaux sociaux. Cela vous donnera une certaine visibilité, une preuve de votre réactivité, et vous permettra de mieux comprendre votre public afin d’adapter le jeu en fonction de ses envies.
Si beaucoup de grands studios ne communiquent sur leurs jeux que par le biais de bandes annonces soigneusement sculptées, il est souvent intéressant de faire le contraire dans le jeu indépendant. Cela revient donc à montrer votre jeu à cœur ouvert au cours de son développement. N’hésitez donc pas à poster différents concept arts, images et nouveautés sur votre jeu de manière à susciter l’attention et à donner plus de crédibilité à votre projet. Vous pouvez aussi directement proposer des versions d’essais en ligne ou dans des salons, voire même une beta à partir d’un certain stade de développement. On pensera par exemple aux fameux streams de Notch, le créateur de Minecraft, qui aimait parfois enregistrer ses sessions de coding tout en discutant avec ses fans en ligne.
De plus en plus, les achats de jeux vidéo s’effectuent en dématérialisé, et de plus en plus c’est vers ces grandes plateformes que se regroupe cette demande, devenant ainsi des sortes de gigantesques kioskes virtuels. Steam, GOG, Epic Games Store… il serait très optimiste de penser que vous pourrez vous faire connaître sans en utiliser un de ces grands noms.
En plus de rendre votre jeu plus accessible, ces plateformes possèdent de fortes communautés et des outils favorables au jeu indépendant, et qui cherchent à mettre des jeux de qualité en avant. Avoir de bonnes critiques sur ce genre de site peut vous permettre de le placer dans des listes qui vont naturellement présenter votre création à un nombre colossal de joueurs.
Se lancer en indépendant dans le secteur du jeu vidéo est une aventure risquée ; Il ne faut pas se mentir, beaucoup de studios et de projets indépendants ne voient jamais la lumière du jour. Le fait de devoir se charger du financement et de la communication autour du jeu est un lourd poids supplémentaire pour une tâche déjà ardue. Pourtant, pour beaucoup, le jeu semble en valoir la chandelle : 93% des studios français se disent indépendants, et chaque année, des milliers de jeux indépendants connaissent un franc succès dans les différents stores. Le succès d’un jeu indépendant n’est plus une surprise, et de plus en plus de studios plus humbles parviennent à se tailler des places vers le haut des classements, autant au niveau des critiques que celui des ventes.
Si cherchez à vous lancer en indépendant, il vous faudra donc être prêt. Heureusement Campus des Ecoles peut vous proposer des formations permettant de couvrir toutes vos bases pour deux des métiers les plus cruciaux du développement d’un jeu vidéo.
Vous cherchez à créer l’essence même d’un jeu, ses règles, sa structure, son scénario ? Vous serez probablement intéressé par du Game Design.
Le dessin est votre passion et vous vous sentez capable de créer un univers visuel prenant ? Vous pourrez apprendre à le transformer sous format digital via une formation pour Game Artist.